mardi 13 octobre 2009

AVIS AUX CHERCHEURS DE CERTIFICATS

Pierre DESCARGUES,
auteur de deux monographies sur la vie et l’œuvre de Fernand Léger,
la première publiée en 1955 dans la proximité de l’artiste aux éditions Cercle d’Art, la seconde aux éditions Maeght en 1995, n’a jamais donné sa garantie d’originalité pour un dessin de Fernand Léger.
Il s’engage d’ailleurs à maintenir cette exigence jusqu’à la fin de sa vie.
Il n’a plus aucune affiliation avec un Comité Fernand Léger.

lundi 29 juin 2009

JE VOUS RECOMMANDE CES EXPOSITIONS

§ À Besançon, au Musée du Temps (Palais Granvelle), un ensemble de bijoux d’artistes jusqu’au 11 octobre 2009. Sur l’invitation, l’image d’un bracelet. Le poignet se glissera dans un anneau d’or et sera ceinturé de fourrure. Ce fut une invention de Meret Oppenheim. À vous faire mépriser les bijoux “bling-bling” des industriels de la bijouterie.

§ À Paris, au Musée d’Orsay, la trouvaille de Werner Spies : le roman d’estampes de Max Ernst, « La Semaine de bonté ». Non pas les photos des images qu’on a pu rencontrer dans les livres, mais les originaux que personne n’avait vus depuis 1936, quand ils furent exposés à Madrid, avant Franco, évidemment. Ce roman se compose de 184 collages que Max Ernst composa en 1933, en assemblant des gravures sur bois, tirées des illustrations pour les feuilletons des magazines populaires. Le titre « La Semaine de bonté » qui était alors un rappel à la générosité collective, sera évidemment démenti à chaque page par les images d’une grande violence qui préludent à la guerre. 

Exposition du 30 juin au 13 septembre 2009.

§ Blaise Cendrars, le poète, le romancier qui, à la fin de sa vie, me disait qu’un magnétophone suppléerait à la difficulté qu’il avait à écrire à la main comme il le proposait dans ses dédicaces avec sa « main amie » tant son énergie créatrice était sans limite. On a suivi sa présence dans tant de domaines et en premier lieu le spectacle. Il fallait s’interroger aussi sur les rapports de sa poésie avec l’art d’avant-garde de son temps. « Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre ? », le refrain de la petite Jeanne dans un wagon du Transsibérien ne peut-il pas être perçu comme un collage ? Donc Cendrars à l’écoute de la peinture. Voilà un vrai sujet. Dès les premières années du siècles le poète lia amitié avec Picasso, Chagall et surtout Léger, avec lequel il composa, retour du Front qui l’avait amputé d’un bras, le livre « J’ai tué ». Maurice Fréchuret a eu la belle idée de chercher à analyser ce que la peinture et la poésie peuvent échanger.

Les trois expositions seront les fleurons de l’été, au Musée Picasso de Vallauris, au musée Chagall de Nice et au musée Léger de Biot depuis les 26 et 27 juin 2009.

§ Voilà un lieu d’exposition unique et qui convient très bien à cette artiste : Anna-Eva Bergman, la Norvégienne. Elle disait qu’en son pays, à la fin du jour, les objets et les rochers devenaient luminescents et que la lune certains soirs était si grande qu’elle semblait toucher la terre. Elle choisit d’être peintre, mais il fallut qu’elle approchât de sa fin pour que cette lumière entre dans sa peinture. Ce furent des chefs d’œuvre. Elle fit alors des tableaux avec des poudres de métal, poudre de cuivre, de bronze, de platine, d’or, d’argent. Elle en tira des vibrations douces, des vibrations dures. Hans Hartung, son mari, disait : « Art abstrait ? Pas trop. Les mots disent plusieurs choses, mais la peinture en dit beaucoup plus. » Et ce sont des sphères lunaires, terrestres, solaires, martiennes qui s’imposèrent dans ses tableaux. On pense souvent que le métal est froid, mais l’œuvre d’Anna-Eva Bergman dit au contraire que le métal éclaire, que son énergie témoigne de sa chaleur et son exposition a très bien trouvé sa place dans les salles de l’Observatoire de Haute-Provence, là où on interroge les étoiles. Elle propose d’autres lunes, d’autres soleils et ce fut une belle idée que de placer ses tableaux parmi les rêves que nous inventons autour de nos satellites. Des portraits d’astres ? Oui, mais les tableaux ont plus de présence que les photos car la peinture est un lieu de dialogue. Chacun peut l’écouter et l’interroger.

À Saint-Michel l’Observatoire (04870), jusqu’au 31 août 2009.

L'ASSOCIATION POUR LE RESPECT DE L'INTÉGRITÉ DU PATRIMOINE ARTISTIQUE

§ L’ARIPA (Association pour le Respect de l’intégrité du Patrimoine Artistique) a été fondée en 1992. Elle trouve désormais un nouvel élan. Dans sa publication « Nuances », on apprend ce qu’on ne lit jamais dans la presse, qu’un Rembrandt du Musée Pouchkine a été déchiré, que le plus grand Signac connu le fut également et que la restauration d’un Bronzino du Musée de Besançon ne l’a pas restauré dans son état premier, mais l’a fait souffrir. Cette revue apporte de la clarté dans un univers de secrets. Elle étudie aussi les dangers des prêts des chefs d’œuvre d’un pays à l’autre qui n’ont d’intérêt que de procurer des occasions de discours aux officiels généreux et planétaires. On adhère à L’ARIPA et on s’abonne à la revue « Nuances » à l’adresse suivante :

ARIPA

1 rue de la Chaux

22100 Dinan

téléphone 02 90 20 72 05

e-mail : aripa@laposte.net

site : www.aripa.org/

WILHELM FREDDIE, DÉCOUVERTE D’UN SURRÉALISTE DANOIS

Depuis 1965, je n’ai vu de ses œuvres que dans une petite galerie de la rue Bonaparte à Paris, la galerie 1900-2000, dernier repaire du surréalisme, qu’anime Marcel Fleiss. Mes souvenirs sont vagues. Dans notre musée national d’art moderne, on l’ignore. Il est vrai qu’on l’a perdu de vue. Il a disparu dans les expositions d’ensemble des temps surréalistes. Or voici que le Statens Museum for Kunst de Copenhague a réhabilité Wilhelm Freddie, surréaliste danois (1909-1995), par une rétrospective de son œuvre. Un grand peintre est apparu qui mêle les différents règnes de la vie, ses parts humaine, végétale, animale, minérale, gazeuse, comme le firent ses amis parisiens. En plus en 1942, il a peint ce qu’on n’avait jamais encore vu. Etait-ce surréaliste ? C’était pire. La fantaisie, le rêve avaient cédé la place à la peur. Au moment où les troupes nazies pénétrèrent au Danemark, Wilhelm Freddie composa un tableau terrifiant qu’il nomma en français « Nature morte ». Posée sur l’herbe, se trouve une menace, la présence d’une maladie contagieuse, une épidémie qui diffuse la mort, notre ultime métamorphose, notre putréfaction. C’est la proximité de la fin. Dans une calotte crânienne (ou une carapace de crabe) molle gluante visqueuse et verte s’ouvrent deux orifices qui ne sont pas des yeux. Des débris de toiles d’araignée attendent dans les orbites les proies que nous sommes. Le moindre contact sonnera notre désintégration. Et elle sera contagieuse. Wilhelm Freddie a peint la plus effrayante image de la guerre telle qu’elle fut et sera. Ce tableau est peu connu. Il faut qu’il devienne célèbre. À quand une exposition Wilhelm Freddie à Paris pour faire plaisir et une autre consacrée aux guerres dans l’art, pour faire honte ?

L’exposition, à Copenhague, s’est achevée le 1er juin 2009. Le catalogue (en anglais) permet de se faire une idée de ce que fut cette révélation.